FIONA APPLE

22 ans et dejà 2 albums. La fée musiques s'est 
 penchée sur le berceau de cette jeune americaine 
 venue de Manhattan dans le West Side. 

 Rien ne semblait la mener vers la musique. Au 
 lycée, elle n'avait manifestement aucune idée de 
 ce qu'elle souhaitait devenir. Des amis bien- 
 veillants, une première démo envoyée à Sony 
 music et là déjà un premier contrat. 

 "Tidal", son premier album sort en 1996, alors 
 qu'elle a tout juste 19 ans. Manifestement, il fait 
 beaucoup de bruit et intrigue la presse et le 
 public entier. Il emporte de suite un succès tant 
 critique que commercial. Tantôt enjoués, tantôt 
 morbides, ses textes et sa musique qu'elle seule 
 écrit, compose et interprète, laissent entrevoir 
 une jeune fille exclusivement torturée aux sortirs 
 d'une adolescence encore toute proche. 
 Et elle confirme, -pour moi, écrire une chanson 
 c'est comme pleurer. Ca satisfait toujours un 
 besoin viscéral, ça finit toujours par me procurer 
 une sensation agréable"'. Ces chauds froids sem- 
 blent préoccuper toute la presse du moment 
 inquiet de l'etat mental de la belle, au point d'en 
 oublier l'essentiel: sa musique. Débute alors 
 les premières parties en compagnie de Chris lsaak  puis enfin les concerts seule pour la plupart à guichets fermés.

 
 
 
 
Son style est direct et 
 interpellateur. "Shadowboxer", "Criminal" et "Sleep to 
 dream" sont de réelles révélations avantgardistes 
 d'une pop résolument contemporaine. Alliant des 
 airs de guitare, de batterie aux violons lanci- 
 nants. Ses titres sont funky, jazzy pop, électroniques, 
 apaisants, révoltés, graves, grinçants, pleurnichards. 
 Tant de qualificatifs qui en font un album surpre- 
 nant, anarchique, fouilli et à redécouvrir. 

 Le 2ème album alimente encore le mystère, à 
 commencer par son titre "When the pawn"... (puis 
 quelques mots plus tard) you're right. Il est 
 cependant plus posé, mieux construit. 
 Jazz, gospel, piano, pop, rock, tout y est et en 
 fait un album ambitieux à prédominance de soûl 
 très originale, flirtant avec le hip hop et la funky 
 music. Des rythmes alternés, des guitares distor- 
 dues, un gospel majestueux, "On the bound", "Limp", 
 "A Mistake", "Fast as you can" engagent à la fête, 
 "Love ridden", "Paper beg", "The way things are", "Get 
 gone", "I know" sont plus intimistes et aspirent à la 
 tranquillité et au repos. 
 La voici aussi manifestement plus optimiste, "je 
 regardais le ciel espérant voir ma bonne étoile" 
 espère-t-elle dans "Paper Bag". Piquante toujours et 
 encore à l'image des paroles de "Limp", "you wanna 
 make me sick", " mes doigts se transforment en 
 poings" . 
 Sa voix est limpide, posée, puissante, comme si il 
 était résolument très simple de chanter... 
 Furieuse elle est, furieuse elle restera, créative et 
 unique. 
 Une autre grande dame. Respect.

 
 Fiona Apple
 Tidal
 Epic / Sony music

 Fiona Apple
 When the pawn.
 Epic / Sony music