Plaidoyer pour 

la radio libre.

Lettre ouverte.
 

Permettez moi en guise de préambule de relater les faits qui m'amènent aujourd'hui à réitérer cette missive: le 16 janvier 1991 à 22 heures 07 on a supprimé 95.2, une radio régionale, celle-ci ne s'est pas laisser faire et 80 000 des 120 000 auditeurs ont alors exprimés leur mécontentement.

Cinq ans plus tard, clip FM, la dernière radio locale de la région se voit retiré son droit d'émission pour attribuer la fréquence à ... Nostalgie!

En 1980 une mosaïque de radios thématiques, catégorielles, communautaires ou commerciales revendiquent une place au sein de la bande F.M. une sélection s'impose donc au détriment des plus faibles ; la radio de libre expression a disparut au profit des radios locales privées qui sont en grande partie commerciale et musicale alors qu'elles auraient dut être associative, communautaire ou thématique. Partout en France des radios sont contraintes de mettre la clé sous la porte pour céder la fréquence aux maquignons parisiens. RVS, 95.2, Radio Chalon repris par Europe 2 ...

Les radios locales sont souvent menacées de se voir retirer leur droit d'émettre, ces radios sans subvention de l'état sont soumise à l'arbitraire des commissions dérogatoires nationales dont aucun ne connaît véritablement les critères de sélections.

La diversité de la bande F.M. poursuit son déclin alors que quatre réseaux privées sont parvenues à investir la modulation de fréquence avec la bénédiction de la CNCL (par la suite du CSA)et en infraction totale avec la législation (qui prévoit 80% de programmes propres et une émission sur un rayon de 30 km maximum).Par ailleurs elles programmes 87% de chansons anglo-saxonnes alors que les autres doivent respecter les 40 % de chansons françaises.

Ces 4 radios vous l'aurez deviné sont NRJ, Nostalgie, Europe 2 et FUN.

Alors que des techniciens se déclarent favorable à la publicité, des voix se lèvent "C'est ouvrir la porte aux stations commerciales, hurlent les opposants, briser le monopole oui, le remplacer par le règne de la publicité, jamais." Il est vrai que l'introduction de la publicité entraînerait les radios dans un engrenage irréversible, mais c'était leur seul moyen de vivre, l'état ne donnait pas de subventions. Le moteur de l'argent s'emballe alors très vite et le gouvernement impuissant voit surgir autour de lui des milliers de stations qui ne connaissent plus qu'une seule loi, celle du marché. La haute autorité vote la loi sur l'audiovisuel dans les studios 103 de la maison de la radio; une loi de la publicité " faite par des naïfs à l'usage des malins". sans foi pour l'avenir de ces radios et sans grande considération pour leurs animateurs la Haute autorité les traite parfois de façon désinvolte. Elle réprime NRJ pour abus de puissance (entre autre); la radio se voit interdit d'émettre; les animateurs lancent des SOS pathétiques à l'antenne dénonçant la situation dans laquelle elle était. Le 8 décembre à lieu au milieu de paris la plus grande manifestation qu'est connu les radios, Dalida en tête du cortège tous scandant des slogans tel que " Notre radio ne se laissera pas bouffer", "Tous pour la musique" ... Cette radio avait vu son salut dû à un formidable élan populaire, une fronde de ses auditeurs descendus dans la rue, elle avait mis ses auditeurs dans la rue, lançant des SOS pathétiques, multipliant les appels à l'antenne, fustigeant les autorités jalouses de sa réussite.

La manifestation de la radio NRJ illustre une situation paradoxale car cette radio devait son existence au pouvoir politique; depuis les conseils et commissions nationales ne peuvent plus toucher les grands de la F.M. qui continuent à émettre en toute illégalité avec la loi au détriment des plus petits qui doivent respecter à la lettre les règles au risque de ne plus pouvoir émettre, ces entreprises locales sont trop peu nombreuses, trop loin de la capitale, peu écouter (je pense notamment à 95.2).

Cette capitale au parisianisme imbécile ne connaît en fait nos régions Bourgogne, Franche-Comté que pour ses vins et ses fromages mais, sachez messieurs les bureaucrates qu'au delà du boulevard périphérique il n'y a pas que des champs de labour, des traves et tracteurs et que province ne veut pas forcément dire sous développement culturel.

L'immobilisme de l'état et l'impuissance politique a toujours été sauvé par les grandes farces médiatiques qu'ont été la guerre du golfe, de Somalie... Nous n'acceptons pas l'agonie des entreprises radiophoniques régionales. En 1981 la gauche au pouvoir avait promis la fin du monopole, dix ans après ils se reconstruisent malgré elle.

En quinze jours, vous avez saboté la réussite et l'extension de 95.2 dont les premiers emplois avaient été sollicités, vous avez détruit pierre par pierre un édifice qui s'était construit avec labeur. Cinq ans après clip FM disparaît à son tour; c'est ainsi des entreprises de respectivement 20 et 10 employés qui disparaissent à une époque de crise sociale.

Le CSA n'aura fin de compte pas mieux fait que son successeur, la CNCL car si cette dernière n'a cessé d'être l'objet d'un mécontentement général à son égard, la Conseil Supérieur de l'Audiovisuel aura su lui aussi faire parler de lui; il aura accumulé les faits d'incohérence et d'incompétences à son égard. Jusqu'à aujourd'hui les commissions et conseils qui ont régit l'audiovisuel n'ont pour ainsi dire fait que dans et par l'incompétence.

 

Aujourd'hui se pose encore le problème de la confiance que l'on peut donner au dire du CSA.

La radio libre est morte, vive la liberté ...