LA VIE REVEE DES ANGES
1997 - FRANCE - 113mn
avec Elodie Bouchez, Natacha Regnier,
Grégoire Colin...
Scénario : Erick Zonca
Montage : Yannick Kergoat
Musique : Yann Tiersen.
"Il y a lsa, adolescente au visage tout en yeux et en sourire, qui a jeté son sac de voyageuse
par hasard à Lille, Elle y a trouvé Marie, qui occupe un appartement dont la propriétaire, une
troisième jeune fille nommée Sandrine, est dans le coma, à l'hôpital, lsa, Marie, Sandrine
font le premier triangle sur lequel est construit le film, les trois filles du même âge, l'une rieu-
se, l'autre rebelle, la troisième comme dissoute, vivante pourtant, à qui lsa rend visite et dont
elle (nous) lit le journal intime, trouvé dans le tiroir de la chambre à coucher
Il y a aussi Isa, Marie, Charly et Fredo Ces deux-là sont des motards, videurs de boîte, at-
tirés forcément par ces deux filles pas farouches venues les défier un peu, les aguicher
un peu. Des braves types faussement durs, un peu seuls. Et puis il y a un autre duo, rival et symétrique
de celui formé par Isa et Marie. Un duo impossible, forcé, celui que Marie veut à toute force faire exister entre
elle et Chriss, le beau lisse et glacial fils à papa qui, dans des chambres d'hôtel trop chic pour elle, la prend et la
laisse, la balade d'un bord de mer à un rêve sans lendemain.
"L'important n'est pas l'histoire mais les croisements de trajectoire,
les héros, les chocs, les rencontres entre des
regards, des voix, des postures.
Etonnantes Isa et Marie, rendues étonnantes par leurs in-
terprètes, Elodie Bouchez, formidables, que personne
n'avait aussi bien filmée, et Natacha Régnier découverte
il y a deux ans dans Encore de Pascal Bonitzer
lsa, par le langage - dit, lu, écrit-, le dessin, la détermina-
tion à trouver un boulot, va dans le sens d'une socialisa-
tion, fut-ce à tâtons, méfiante, pas prête à tous les com-
promis mais tout de même en quête de construire.
L'autre, Marie, révoltée, à fleur de de nerf et de colère, de-
mande l'absolu et s'y casse le dents, refuse les arrange-
ments, gueule, fait mal et fait peur, se fait mal et peur surtout.
Entre l'une et l'autre, le film ne choisit pas, ne juge pas."
Le Monde
Un film d'une lumineuse humanité.