Le monastère royal de Brou.

Synthèse : Marguerite d'Autriche fit édifier au XVI ème siècle à bourg en Bresse, alors duché de Savoie, le monastère royal de Brou. Le site abritait alors le tombeau de son époux, Philibert le Beau de Savoie, ainsi qu'un couvent confié à l'ordre de Saint Augustin. Le lieu, devenu monument historique, fut cédé à la ville de Bourg en Bresse ; le monastère fut convertit en musée et lieu d'expositions. L'église, véritable manifeste de l'art gothique flamboyant, a été bâtie selon un plan traditionnel en croix latine à transept saillant. Le monastère est composé de salles, galeries ainsi que de trois cloîtres à étage.

Edifié au début du XVIème siècle, Brou est un chef d'oeuvre voulu par Marguerite d'Autriche pour perpétuer sa gloire et l'amour qu'elle portait à son époux. Née à Bruxelles, fille de Marie de Bourgogne, et de l'empereur Maximilien Ier de Habsbourg, elle épouse à 21 ans le duc de Savoie Philibert le Beau qui meurt trois ans plus tard. Brou, petit prieuré en mauvais état situé à coté de Bourg en Bresse, appartenait alors à la Savoie. Marguerite s'emploie à reconstruire le prieuré dont elle pose la première pierre en août 1506. Elle est alors nommée régente des Pays Bas qu'elle dirige pendant un quart de siècle, tout en suivant les travaux du monastère qui sera destiné à abriter trois tombeaux princiers : ceux de Philibert, celui de sa mère et le sien. Elle meurt en 1530, peu avant l'achèvement de son projet.

Construite en un quart de siècle, de 1506 à 1532, le monastère se présente aujourd'hui pratiquement tel qu'il fut bâti. Manifeste du style gothique flamboyant, cet édifice funéraire apparaît aussi comme une église privée, conçue pour l'usage de sa fondatrice. Si la pluspart des ouvriers étaient bressans, c'est bien une église d'inspiration brabançonne qu'a édifié Loys Van Boghem, maître d'oeuvre bruxellois choisi par Marguerite. Le premier cloître est entouré de galeries voûtées d'ogives, et à l'étage de galeries plafonnées. Dans un style hétéroclite, on remarquera des arcs brisés, d'autres de plein cintre ; cette architecture non homogène est due à l'absence d'architecte lors de la construction de ce cloître. Le deuxième cloître, de 40 mètres de coté, était destiné à la déambulation des moines. Le troisième cloître, réservé au communs (cuisines, chauffoir...) comporte trois galeries plafonnées.

L'église : La nef, voûtée d'ogives, est d'une sobriété voulue pour contraster avec la richesse du choeur qui s'annonce déjà au jubé (clôture séparant le choeur de la nef). Les stalles de chêne, disposées de part et d'autre du choeur, sont richement ouvragées de scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Les cinq vitraux du choeur furent réalisés entre 1525 et 1531. Celui du centre présente les apparitions du Christ ressuscite à la Madeleine et à la Vierge. Les fenêtres latérales sont consacrées au couple princier, alors que les derniers vitraux présentent, les blasons de la généalogie des maisons de Savoie et de Bourbon ; à droite les armoiries des maisons de Habsbourg et de Bourgogne. La chapelle de Marguerite d'Autriche présente un magnifique vitrail présentant l'Assomption avec dans la partie supérieure, une frise du triomphe de la foi. Un monumental retable est consacré au sept joies de la Vierge. Cette chapelle s'ouvre à l'est par un arc biaisé prouesse des compagnons tailleurs de pierre.

Site du monastère de Brou. (oeub)
MonuM (oueb)

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