La Camargue est une île délimitée par les deux branches du Rhône ce dernier se partageant
en Grand Rhône et Petit Rhône (respectivement à gauche et à droite).
L'étang le plus important est celui de Vaccarès, sorte de divinité locale dont la mystique
n'est perceptible qu'aux initiés.
Du fait des apports du fleuve, d'une part, et des effets des courants marins, d'autre part,
le rivage de la Camargue est en perpétuel mouvement. Tantôt la mer consomme plus de limon
que le fleuve n'en apporte, et alors la côte avance (c'est le cas des embouchures). Le plus
souvent l'usure de la mer reprend le dessus et l'érosion se produit, ce qui est la cas aux
Saintes Maries de la Mer par exemple.
Le rivage se trouvait à 1700 mètres de la ville en 1740, soit un avancement de plusieurs
mètres par an. Aujourd'hui l'avancé du rivage a été arrêté par la construction de digues.
Le mistral, vent de Nord-Ouest, est un phénomène bien connu. Le soleil chauffe le delta,
l'air s'y dilate et s'élève, l'air froid des Cévennes s'engouffre dans le vide. Le mistral
souffle surtout en hiver et au printemps lorsque les différences de températures sont les
plus élevées.
" La Camargue, de plus en plus, se trouve défigurée et défrichée. Les herbages se font rares,
il est question d'assécher le Vaccarès, c'est par miracle que nous ne voyons pas encore des
cheminées d'usines fumer autour des Saintes Maries. " La Camargue aurait ainsi terminé en
immense zone industrielle si des levées de boucliers ne s'étaient faites. La zone fut instituée
en parc naturel régional en 1970 (réserve nationale en 1927).
Peu après la mort de Jésus Christ, au début des persécutions qui amenèrent le martyre de Saint Etienne, les juifs résolurent de se défaire de tous ceux qui avaient vécu dans l'entourage du Sauveur et, à cet effet, jetèrent dans une barque sans voile, sans cordage et sans vivres, Marie-Madeleine, Marthe, leur frère Lazare, Marie Jacobie, soeur de la Sainte Vierge, Marie Salomé, avec leur servante noire Sara et quelques autres. Pensant que la tempête ou la famine auraient vite raison d'eux, l'embarcation aborda finalement ou nous savons.
La petite colonie ne tarda pas à se disperser, Marthe suivit son frère Lazare à Marseille, Maximin se dirigea vers Arles et Madeleine se retira dans une grotte de la Sainte Baume. Tandis que Marie Jacobi et Marie Salomé, déjà avancées en âge, restèrent au lieu de leur mort.
L'humble cabane qui les avait abritées et le petit oratoire qui fit construire Maximin dès leur arrivée devint un lieu de pèlerinage dont la renommée fut telle qu'en 532 une communauté de religieuses fut établit. Bientôt s'élevèrent de nombreuse habitations et ainsi se fonda peu à peu le village dénommé maintenant les Saintes Maries de la Mer et dont les armoiries sont constituées d'une barque ou deux saintes se tiennent debout avec la devise " navis in pelago ".
Référence bibliographique :
Le guide de la Camargue par Pierre Dupuy.
Editions La manufacture.