Le Château de Rosay : de la ruine à la renaissance.
Sous sa carapace de lierre, et l'ombre du sapin qui la couronnait, la tour de Rosay semblait endormie pour toujours. Les voyageurs qui passaient alors à proximité, charmés par ce site, ne pouvaient imaginer un autre avenir que la ruine définitive.

C'était compter sans Marcel Duthion. Né en 1923,à Condal, en Saône-et-Loire, dans une famille de fermiers, il travailla très jeune à la restauration du château. Dans une ferme, on doit savoir tout faire. Enfant, il observait son père, sa mère et son frère aîné. Il apprenait leurs gestes, impatient de les répéter. Son père l'a initié au travail du bois. il doit aussi beaucoup à un oncle maçon et tailleur de pierres.

Par la suite, il a toujours cherché à améliorer les techniques, les machines, et à acquérir les savoir-faire des différents corps de métier.Marcel Duthion consacre tout son temps libre à créer et réaliser de ses mains des ouvrages de toute sorte, exploitant ses connaissances et son savoir-faire, tout en repoussant sans cesse les limites et sans que cela n'entame en rien sa modestie et sa simplicité.

Ebéniste, il fabrique tout un mobilier de style bressan : vaisselier, crédences, tables, chaises, fauteuils, lits à baldaquin, caisses d'horloges ainsi qu'un "arche blanc".

L'achat du chateau.
Au printemps 1980, la commune de Rosay souhaitant se débarrasser du lavoir en fonte désaffecté, M. Broissia, maire de Rosay, le signala à Marcel Duthion. Un dimanche matin, celui-ci et son gendre, Roland Rémondet, se rendirent sur place afin d'examiner ce lavoir et de discuter de son achat avec le maire. Ils passèrent ainsi à proximité des ruines du château, ce qui aiguisa leur curiosité et leur envie d'en savoir plus sur ces ruines. M. Broissia leur apprit qu'elles appartenaient au Bureau d'Aide Sociale (B.A.S.) et que celui-ci envisageait de les céder afin de réparer, avec le produit de la vente, les autres bâtiments légués par Pierre-Joseph Brangeat en 1848.

Cette cession était aussi envisagée pour mettre fin aux risques d'accidents qui résultaient de l'état des ruines, mais sous réserve que l'acquéreur s'engage à restaurer la tour afin de conserver ce témoin de l'histoire du village. Marcel Duthion, amoureux des vieilles pierres et Roland Rémondet, qui avait contracté cette passion avec l'abbé de Perthuis de Laillevaut au château de Présilly dans le Jura, ne pouvaient qu'être tentés par cette aventure.... Mai 1986.

Site de référence : Chateau de Rosay

Florent PORTELATINE - juin 2002.