Robert, moine bénédictin puis abbé, était obsédé par un désir d'absolu, il quitta son prieuré pour se joindre à
un groupe d'ermites et s'adonne avec eux à la pénitence. A la fin de 1075, suivi de ses compagnons, il s'installe
dans la forêt de Molesme et y établit un monastère qu'il place sous la protection de la vierge.
Progressivement, alors que les vocations affluent, Molesme devint une sorte de lieu de rencontre entre seigneurs
du voisinnage. Aussi, Robert décide une fois encore, de fuir son monastère avec vingt et un de ses moines, un
nouvel éxode vers une nouvelle terre promise : Cîteaux (1098).
Cîteaux représente un effort de retour à la pureté originelle de la règle de saint Benoît ; pauvreté, pénitence,
solitude forment les bases du nouveau monastère.
Les débuts furent difficiles, Cîteaux était un lieu insalubre et stérile, ils furent franchi grâce à l'appui du
duc de Bourgogne, protecteur de la jeune fondation.
Robert est rappelé à Molesme par ordre du pape, il tente de réformer le monastère dans la mesure du possible. De son coté,
Albéric prend la tête du monastère de Cîteaux et édicte les premiers réglements. A sa mort en 1109, Etienne Harding
lui succède.
Le développement de l'abbaye suit alors une progression stupéfiante ; de 1113 à 1115, quatre fondations voient le
jour : La Ferté, Pontigny, Clairvaux, Morimond.
On dénombre 393 monastères en 1153 pour atteindre par la suite jusqu'à 742 monastères qui s'épanouiront de l'Irlande
à la Syrie.
De toutes les abbayes cisterciennes, avec cîteaux, chef d'ordre, Clairvaux tient une place importante. Saint Bernard
est le fondateur de ce monastère, il est considéré comme le deuxième père des cisterciens. Il précha la deuxième
croisade à Vézelay en 1146 et s'imposa jusqu'à Rome ou le pape Eugène III était lui même ancien cistercien.
Saint bernard insista sans cesse sur la tentation de faire les choses grandements et s'en prit à cluny dont les
perspectives sur ce plan étaient assez différrentes.
On peut voir, à la lumière de l'histoire, comment Bernard annonçait des temps à venir ou la pauvreté prendrait,
dans la vie religieuse, une importance hors paire. Ainsi l'ordre cistercien apparait-il comme une position d'équilibre
entre la tradition ancienne et les temps modernes.
La décadence menace bientôt l'ordre tout entier, que la révolution n'épargnera pas. Et pourtant, l'une des rares
parmi les familles monastiques, l'ordre cistercien à su traverser la tourmente et recouvrer une vie nouvelle avec
la restauration.
Sa vitalité de nos jours n'est pas l'un des moindres signes de celle de l'Eglise.
L'architecture n'apparaît pour ainsi dire pas dans l'art cistercien, souvent les chapiteaux sont nus, réduits à des formes architecturales simples.
Etienne Harding, abbé de Cîteaux, 1060-1134.
Etienne Harding appartenait à une famille noble d'Angleterre, il quitte l'abbaye bénédictine de Sherbone parès la
conquète normande et rejoint Paris ou il fit quelques années d'études avant de se rendre à Rome en pélerinage.
Au retour, il s'arrète à Molesme, en bourgogne, et demande à entrer dans la communautéque que dirigeait Saint Robert.
L'austérité et la pauvreté de celle-ci créa des dissensions ; la majorité favorable à l'observence clunisienne
trouvait le régime trop dur. En 1098 la minorité quitta Molesme avec Saint Robert et Etienne Harding pour Cîteaux,
avec l'appui du duc Hugues de Bourgogne.
Par ordre du pape, Harding dû retourner à Molesme et ne revint à cîteaux que à la mort de son successeur en 1109. (??)
La situation n'était pas brillante, le recrutement s'était tari et l'avenir ne fut assuré qu'après l'arrivée d'un
jeune seigneur bourguignon, le futur Saint Bernard, qui entra avec une trentaine de cousins et amis.
L'expension commença, quatre monastères furent fondés à l'initiative d'Etienne Harding entre 1113 et 1115. Le monastère
de Clairvaux, aujourd'hui disparu, fut confié à saint Bernard. Etienne rédigea alors la charte qui organisait les
relations entre abbaye mère et abbayes filles.
Ce texte devint par la suite la constitution fondamentale de l'ordre cistercien.
En 1125, il affilia à Cîteaux un groupe de moniale qui venait de fonder l'abbaye Nore Dame de Tart et qui fut à
l'origine de la branche féminine de l'ordre.
Il démissionne en 1133 épuisé par tant d'efforts et mourut en 1134. On dénombrait alors plus de septante monastères.
Quelques abbayes cisterciennes de France :
Fontenay (Bourgogne)
L'Escale-Dieu (vers Pau - Pyrénées)
Sénanque (vers Aix)
Silvanès (sud du Massif Central)
Léoncel (Vercors)
Obazine (vers Brive)
Le Thoronet (entre Marseille et nice)
Fontfroide (vers Narbone)
Noirlac (vers Bourges)
Pontigny (Bourgogne)
Flaran (Toulouse)
Silavacane (vers Aix en Provence)
Bibliographie :
Zodiaque / La nuit des temps L'art Cistercien (france).