TAIZE.

Taizé est à quelques kilomètres de la ligne de démarcation qui coupe la France en deux. Dans la maison qu'il acquiert, il cache des réfugiés politiques, des Juifs en particulier. Il demeure à Taizé de 1940 à 1942. Seul, il prie trois fois par jour dans un petit oratoire, comme le fera la communauté future dont il médite la création.

Les 11 et 12 novembre 1942, la France est occupée totalement et la Gestapo, police du nazisme, vient perquisitionner dans sa maison à deux reprises, à la recherche de ceux qu'il cache. Mais il se trouve justement en Suisse, pour aider quelqu'un qui n'avait pas les papiers nécessaires à franchir la frontière. Il doit alors rester en Suisse de fin 1942 à fin 1944.
La communauté, parabole de communion En 1944, frère Roger revient à Taizé, mais cette fois il est accompagné des premiers frères qu'il a rencontrés entre-temps. En 1949, à quelques-uns ils s'engagent pour toute l'existence dans le célibat, la vie commune et une grande simplicité de vie. Prieur de la communauté, frère Roger écrit pour ses frères, en 1952, une petite règle de vie, la Règle de Taizé qui prend plus tard le nom de Sources de Taizé. Avec les années, la communauté s'accroît. Si, au début, les frères sont d'origine évangélique, peu à peu des frères catholiques peuvent se joindre à elle. Elle rassemble aujourd'hui des frères de plus de vingt-cinq nationalités. Par son existence même la communauté est un signe de réconciliation entre chrétiens divisés, entre peuples séparés. Elle voudrait être une "parabole de communion", un lieu où chaque jour on cherche à se réconcilier. Si la réconciliation des chrétiens est au cœur de la vocation de Taizé, ce n'est jamais comme un but en soi mais pour que les chrétiens soient ferment de réconciliation entre les humains, de confiance entre les peuples, de paix sur la terre.
La communauté n'accepte pour elle-même aucun don, aucun cadeau. Les frères n'acceptent pas non plus leurs propres héritages. C'est uniquement par leur travail qu'ils gagnent la vie de la communauté et peuvent partager avec d'autres. Dès les années cinquante, certains des frères vont vivre en des lieux défavorisés du monde, pour y être témoins de paix, pour être aux côtés de ceux qui souffrent.
Aujourd'hui, en petites fraternités, des frères vivent dans des quartiers déshérités, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud et du Nord. Ils tentent de partager les conditions d'existence de ceux qui les entourent.
Copyright : © Ateliers et Presses de Taizé, 1998