Bertrand Tavernier est né le 25 avril 1941 à Lyon. Avant
de devenir réalisateur, il travaille comme critique de
cinéma et travaille pour de nombreuses publications.
Plus tard, il n'abandonnera pas la plume en signant
plusieurs ouvrages dont le célèbre "Cinquante ans de
cinéma américain", en collaboration avec Jean-Pierre
Coursodon. Parallèlement à sa carrière journalistique, il
monte des ciné-clubs où il peut laisser s'exprimer sa
passion pour le cinéma américain. Chargé de presse de
Georges de Beauregard, producteur parrain de la
Nouvelle Vague, il a l'occasion de passer de l'autre côté
en réalisant deux courts métrages qui seront intégrés
dans des films à sketches, genre en vogue à l'époque
(Les baisers, en 1963, et La chance et l'amour, en
1964). Pendant ce temps, afin de promouvoir le cinéma
qu'il aime, il devient attaché de presse pour la Gaumont,
mais saute définitivement le pas en 1974 et réalise son
premier long métrage, d'après un roman de Georges
Simenon : L'horloger de Saint-Paul, peinture d'une
grande sensibilité des rapports complexes entre plusieurs
personnages, ancré dans un contexte géographique très
précis (Lyon, en l'occurence). Dès lors, Tavernier, qui ne
s'arrête plus de tourner, va toucher à tous les genres, de
la flamboyance costumée (Que la fête commence), au
drame jazzy (Autour de minuit) en passant par le film de
cape et d'épée (La fille de d'Artagnan), le documentaire
éclairé (La guerre sans nom, sur la Guerre d'Algérie), la
science-fiction (La mort en direct, avec Romy Schneider
et Harvey Keitel), la comédie tendre et mélancolique (Un
dimanche à la campagne, Daddy nostalgie) et bien
évidemment le film de guerre, genre où il excelle avec les
deux réussites formelles que furent La vie et rien
d'autre et Capitaine Conan (avec déjà Philippe Torreton
dans le rôle principal). Avec L'appât, en 1995 Tavernier
explore le thriller sur fond d'analyse sociale et reçoit
l'Ours d'or du Festival de Berlin. Car les films de société
restent néanmoins les premières amours du réalisateur,
qui, régulièrement, à travers un sujet donné, mesure
l'ampleur de la crise que traverse la France depuis les
années 70. A commencer par Des enfants gâtés, en
1977, qui tente de voir au-delà des barrières sociales en
analysant la vie d'un ensemble immobilier, puis, en 1981,
en s'intéressant une première fois aux corps enseignant
en faisant d'un professeur le protagoniste principal de
son film Une semaine de vacances. Un peu plus tard,
Tavernier s'attachera à retranscrire le quotidien d'un
commissariat de police dans L.627.
C'est en 1976 que Bertrand Tavernier reçoit son premier
César en tant que Meilleur réalisateur pour Que la fête
commence. Puis il empoche ceux du Meilleur scénario
pour Le juge et l'assassin en 1977 et Un dimanche à la
campagne en 1985. En mai 1997, Capitaine Conan
gagne à son tour la fameuse statuette dans la catégorie
Meilleure réalisation. Le secret d'une œuvre cohérente ?
“Le vrai moteur dramatique, c'est le travail et le rapport
des personnages au travail.” Une phrase qui prend tout
son sens dans sa dernière réalisation, Ça commence
aujourd'hui, ancrée comme jamais dans un contexte
social plus qu'aigu.

FILMOGRAPHIE :

1974 L'horloger de Saint-Paul

1975 Que la fête commence

1976 Le juge et l'assassin

1977 Des enfants gâtés

1980 La mort en direct

1981 Une semaine de vacances

Coup de torchon

1984 Un dimanche à la campagne

Mississippi blues

1986 Autour de minuit

1987 La passion Béatrice

1989 La vie et rien d'autre

1990 Daddy nostalgie

1992 La guerre sans nom

L.627

1994 La fille de d'Artagnan

1995 L'appât

1996 Capitaine Conan

1998 Ça commence aujourd'hui


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