Nathalie Baye

Nathalie Baye est née le 6 juillet 1948 à Mainneville, dans
l'Eure. Fille d'un couple de peintres, elle suit d'abord des cours
de danse à Monaco, puis à New York. De retour à Paris, elle
s'inscrit au Cours Simon puis entre au Conservatoire d'art
dramatique, où elle se lie d'amitié avec André Dussollier,
Jacques Villeret, Jean-François Balmer, Jacques Weber et
Francis Perrin. Elle en sort avec un deuxième prix de comédie.
On la voit alors au théâtre dans "Les croulants se portent bien"
et au cinéma, elle donne la réplique à Peter Fonda dans un petit
rôle (une jeune fille dans un dancing) de Brève rencontre à
Paris. C'est François Truffaut qui lui donne sa vraie première
chance en lui offrant le personnage de la “printanière” script-
girl de La nuit américaine. Les critiques découvrent en elle
“une comédienne au jeu naturel et au rire mélancolique”...
L'année suivante, Nathalie tient un rôle plus dramatique dans
La gueule ouverte de Maurice Pialat, auprès de Philippe
Léotard, qui va devenir son compagnon. On la voit également
au théâtre dans "Liola", de Pirandello. Pour ne pas sombrer
dans la néfaste inactivité qui menace la majorité des
comédiens, Nathalie Baye, toujours soucieuse de se
perfectionner en évitant soigneusement les étiquettes, accepte
une série de petits rôles cinématographiques et paraît à la
télévision avant de retrouver François Truffaut pour L'homme
qui aimait les femmes et surtout La chambre verte, où elle
incarne l'assistante d'un commissaire-priseur qui partage la
ferveur nécrophile du héros tragique auquel Truffaut donne ses
traits. Commence alors pour elle une période faste où, sous la
direction de metteurs en scène de premier plan, elle trouve des
rôles tout en nuances, devenant rapidement l'héroïne middle-
class du cinéma français. Bertrand Tavernier en fait ainsi une
jeune enseignante angoissée dans Une semaine de vacances et
Eduardo de Gregorio une documentaliste inquiète dans La
mémoire courte, tandis que Claude Goretta la voit en
touchante petite provinciale dans le film homonyme réalisé en
1980. Mais Nathalie Baye c'est aussi la pianiste en mal d'amour
de Beau-père de Bertrand Blier, la femme en révolte de Je
vais craquer de François Leterrier ou celle de Sauve qui peut
(la vie) de Jean-Luc Godard. Devenue l'une des actrices
françaises les plus populaires des années 80 (son rôle de veuve
flouée dans Le retour de Martin Guerre n'y est pas pour
rien), elle remporte le César de la Meilleure actrice grâce à La
balance de Bob Swaim, et accumule les succès en interprétant
des personnages de femmes exigeantes et obstinées, sous une
apparente douceur. La quasi intégralité des titres des années 80
et 90 fonctionne ainsi sur ce registre (notons en particulier La
Baule-Les Pins, Un week-end sur deux et La voix). Le
dernier en date, Si tu m'aimes, prends garde à toi, n'est pas
un des moindres, dans lequel, pleine de passion et de fureur,
elle mène la vie dure à Daniel Duval au cours d'une histoire
d'amour destructrice. En 1998, la comédienne trouve à nouveau
un grand rôle populaire dans celui de l'esthéticienne amoureuse
de Vénus Beauté (Institut), puis partage la vedette, avec Sergi
Lopez, d'Une liaison pornographique, où elle est plus
énigmatique et subtile que jamais. Retrouvant grâce auprès
d'une nouvelle génération de cinéastes, revoici aujourd'hui
Nathalie Baye dans les bras vengeurs de Benoît Magimel à
l'affiche de Selon Matthieu, après avoir incarné tout
récemment une femme de psy un tantinet speedée (donc plutôt
à contre-emploi) dans Ça ira mieux demain. La preuve que
Nathalie Baye, loin des stéréotypes, est une actrice qui ne se
démode pas et qui, sous son apparent classicisme, a sans cesse
su se réinventer pour cadrer avec l'air du temps. D'ailleurs,
outre la comédie sentimentale gay Nous deux pour la vie,
avec Fabrice Luchini, la comédienne devrait enchaîner sur la
version cinéma des aventures de Patsy et Edina, les héroïnes de
la sitcom anglaise "Absolutely Fabulous". Et c'est Josiane
Balasko qui devrait lui tenir le crachoir...

FILMOGRAPHIE

1973 Two People (Brève rencontre à Paris) (Wise)

La nuit américaine (Truffaut)

1974 La gueule ouverte (Pialat)

Un jour, la fête (Sisser)

1975 Le voyage de noces (N. Trintignant)

1976 La ultima donna (La dernière femme) (Ferreri)

Le plein de super (Cavalier)

Mado (Sautet)

La communion solennelle (Féret)

L'homme qui aimait les femmes (Truffaut)

1977 Monsieur papa (Monnier)

Mon premier amour (Chouraqui)

La mémoire courte (De Gregorio)

1978 La chambre verte (Truffaut)

1979 Sauve qui peut (la vie) (Godard)

Je vais craquer (Leterrier)

1980 Une semaine de vacances (Tavernier)

La provinciale (Goretta)

1981 Une étrange affaire (Granier-Deferre)

Beau-père (Blier)

L'ombre rouge (Comolli)

1982 Le retour de Martin Guerre (Vigne)

La balance (Swaim)

1983 J'ai épousé une ombre (Davis)

1984 Notre histoire (Blier)

Rive droite, rive gauche (Labro)

1985 Détective (Godard)

Beethoven's Nephew (Le neveu de Beethoven)
(Morrissey)

Lune de miel (Jamain)

1987 De guerre lasse (Enrico)

En toute innocence (Jessua)

1990 La Baule-Les Pins (Kurys)

Un week-end sur deux (Garcia)

The Man Inside (L'affaire Wallraff) (Roth)

1991 La voix (Granier-Deferre)

1992 François Truffaut, portraits volés (Toubiana, Pascal)

1993 Mensonge (Margolin)

And the Band Played On (Les soldats de l'espérance)
(Spottiswoode)

1994 La machine (Dupeyron)

1995 Enfants de salaud (Marshall)

1996 Food of Love (id.) (Poliakoff)

1997 Paparazzi (Berbérian)

Si tu m'aimes, prends garde à toi (Labrune)

1998 Vénus Beauté (Institut) (Marshall)

1999 Une liaison pornographique (Fonteyne)

2000 Ça ira mieux demain (Labrune)

Selon Matthieu (Beauvois)

Nous deux pour la vie (Chiche)


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