Jacques Dutronc
Né le 28 avril 1943, Jacques Dutronc, attiré très tôt par la
musique, quitte rapidement le lycée (où il a fait la rencontre de
Johnny Hallyday) pour des raisons de santé. Souffrant de
rhumatismes, il apprend à jouer de la guitare allongé sur son lit,
puis vit à fond les années du rock. Il forme son premier groupe,
Les tritons, devient guitariste chez El Toro, puis crée Les
Cyclones, groupe avec lequel il enregistre deux disques chez
Vogue. En 1964, il rencontre Françoise Hardy et commence à
composer pour elle. "Le temps de l'amour" est son premier
succès. Il devient le guitariste accompagnateur d'Eddy
Mitchell, puis, tout en continuant à composer, entre chez
Vogue en tant qu'assistant-directeur artistique. Sa rencontre
avec Jacques Lanzman, alors rédacteur en chef de "Play-Boy",
est déterminante. Il en fait son parolier et le duo enchaîne,
d'abord sous la forme de gags dans l'emission "Salut les
copains !", une série de succès ("Sept cent millions de chinois,
et moi et moi", "Les play-boys", "Les cactus", "J'aime les
filles" et le classique absolu "Il est cinq heures, Paris s'éveille",
etc., qui forgent petit à petit la légende de Dutronc, artiste
décalé, dandy et ironique. Sa popularité est immense et il passe
son temps en tournées jusqu'au début des années 70, époque où
il décide, par crainte de la routine, de mettre en veilleuse sa
carrière de chanteur, dont l'inspiration rock à laissé la place à
une veine plus “variétés”, comme "Le petit jardin".
En 1973, les sirènes du cinéma l'attrapent une première fois
dans leurs filets, avec le premier film de son ami, le
photographe Jean-Marie Périer, Antoine et Sébastien,
l'histoire d'une amitié entre un sexagénaire et un jeune homme.
Même si ce n'est pour lui qu'une activité dont il ne songe pas
encore vivre principalement, Dutronc enchaîne quelques films
dans des rôles radicalement opposés à l'image legère qui lui a
valu son succès sur scène. Il apparaît l'année suivante dans
L'important c'est d'aimer d'Andrzej Zulawski, en époux
faible d'une actrice ratée jouée par Romy Schneider. Suivra le
touchant Violette et François, de Jacques Rouffio en 1976, où
il incarne cette fois l'époux d'Isabelle Adjani, avec laquelle il
forme un jeune couple refusant le modèle bougeois et vivant
d'expédients et de rapines. En 1977, il tourne trois films d'un
coup, dont Sale rêveur à nouveau sous la direction de jean-
Marie, endossant un rôle de loser séduisant, et Le point de
mire de Jean-Claude Tramont, avec Annie Girardot, dont il
incarne l'étrange voisin de palier impliqué dans une sombre
machination visant à supprimer un homme. Le cinéma est alors
devenu son occupation principale, comme en atteste sa
production de l'époque avec encore trois films en 1979, dont un
polar inquiétant, Le mors aux dents, et la comédie surréaliste
Le mouton noir de Jean-Pierre Moscardo, dans le rôle d'un
avocat qui abandonne le barreau pour vivre en marginal. A
noter que ce film marque la première apparition cinéma
d'Hélène Rolles (dans le rôle de sa fille), future égérie
d'"Hélène et les garçons".
Renouant occasionnellement avec la chanson, collaborant au
passage avec Serge Gainsbourg (qui compose six titres de
l'album "Guerre et pets"), il partage son temps à composer pour
lui ("CQFD", en 1987) et pour Françoise Hardy, mais revient
périodiquement à l'écran, généralement dans des rôles mettant
en valeur son élégance triste et nonchalante. Parmi ses plus
marquants, Mes nuits sont plus belles que vos jours
d'Andrzej Zulawski lui permet d'incarner un informaticien qui
vit une relation passionnelle et délétère, Van Gogh, signé
Maurice Pialat, dont il tient le rôle-titre avec superbe, lui offre
son premier César en 1991. Enfin, il est un truand chic
baignant dans toutes sortes de trafics dans Toutes peines
confondues de Michel Deville. Retour à la scène (qu'il avait
quitté depuis vingt ans) en 1994, et sortie, à l'occasion, d'un
album live des ses grands succès. Depuis, Jacques Dutronc a
sorti "Brèves rencontres" (1995) album sur lequel il a invité
Etienne Daho, et a tourné, pour le grand écran, sous la direction
de Patrick Grandperret (Le maître des éléphants et Les
victimes) et Nicole Garcia, Place Vendôme, polar feutré dans
les salons cossus des joailliers, avec Catherine Deneuve et
Emmanuelle Seigner. Acteur et chanteur insaisissable, peu
loquace et exigeant, Jacques Dutronc est aujourd'hui un
pianiste délicat et subtil dans Merci pour le chocolat. Il vient
d'entamer le tournage de La mort intime, le nouveau film de
Jean-Pierre Améris.
FILMOGRAPHIE
1973 Antoine et Sébastien (Périer)
OK patron (Vidal)
1974 L'important c'est d'aimer (Zulawski)
1975 Le bon et les méchants (Lelouch)
1976 Mado (Sautet)
Si c'était à refaire (Lelouch)
Violette et François (Rouffio)
1977 L'état sauvage (Girod)
Sale rêveur (Périer)
Le point de mire (Tramont)
1978 Retour à la bien-aimée (Adam)
1979 A nous deux (Lelouch)
Le mors aux dents (Heynemann)
Le mouton noir (Moscardo)
1980 L'entourloupe (Pirès)
Sauve qui peut (la vie) (Godard)
Malevil (Chalonge)
Rends-moi la clef (Pirès)
1981 L'ombre rouge (Comolli)
Une jeunesse (Mizrahi)
1982 Y a-t-il un Français dans la salle ? (Mocky)
Paradis pour tous (Jessua)
1983 Sarah (Dugowson)
1984 Tricheurs (Schroeder)
1989 Mes nuits sont plus belles que vos jours (Zulawski)
Chambre à part (Cuckier)
1991 Van Gogh (Pialat)
Toutes peines confondues (Deville)
1995 Le maître des éléphants (Grandperret)
1996 Les victimes (Grandperret)
1997 Place Vendôme (Garcia)
2000 Merci pour le chocolat (Chabrol)
2001 La mort intime (Améris)
Retour à la page principale (acceuil)
Retour à la page cinéma
Retour à l'index de la base de données
génération automatique en Perl de novembre 2003 par albedo/FP/71