Charlotte Gainsbourg

Charlotte Gainsbourg est née le 21 juillet 1971 dans un hôpital
londonien. Jolie filiation : elle est la fille de Jane Birkin et de
Serge Gainsbourg (et la filleule de Yul Brynner). On peut
franchement rêver pire comme parents... Elevée dans un milieu
éminemment artistique, donc, elle enregistre très jeune un
album de chansons sous la férule de son père ("Charlotte for
ever") et se passionne pour le piano, Chopin, voudrait faire les
Beaux-Arts, les commence puis abandonne... Mais le cinéma
l'avait rattrapée depuis longtemps. Dès ses 12 ans, en fait, âge
auquel elle incarne la fille de Catherine Deneuve dans Paroles
et musique. Un petit rôle, et c'est L'effrontée qui la révèlera,
en 1985, dans le rôle d'une adolescente en pleine crise
existentielle. Un rôle très fort et un film qui rallie tous les
suffrages, critiques et commerciaux. Mais Charlotte ne se laisse
pas griser, et tourne parcimonieusement, tout d'abord pour son
père Serge dans Charlotte for ever, un drame en huis-clos qui
alimente encore les troubles rapports entre le père et sa fille.
On la voit ensuite aux côtés de sa mère dans deux films, une
fiction et un semi-documentaire, réalisés par Agnès Varda.
Charlotte retrouve Claude Miller pour un rôle d'ado assez
proche de celui qu'elle tenait dans L'effrontée, mais avec une
histoire située dans les années 50, et d'après un scénario de
Truffaut. Le film de la maturité sera sans doute Merci la vie,
dans lequel Charlotte partage la vedette avec Anouk Grinberg
au cours d'un road-movie existentiel et onirique, comme seul
Bertrand Blier sait en tricoter. Toujours très attirée par des
personnages intériorisés à l'extrême, fragiles et intenses,
Charlotte incarne pourtant une jeune femme lumineuse dans
Amoureuse, où elle a pour partenaire Yvan Attal, qui devient
son compagnon dans la vie. Retour aux tourments de
l'adolescence dans le très lugubre Cement garden, signé
Andrew Birkin, frère de Jane, puis participation amicale à la
Grosse fatigue de Michel Blanc, et en 1994, Charlotte campe
une très subtile Jane Eyre dans la version pourtant assez
conventionnelle réalisée par Franco Zeffirelli. La
fantasmagorie Anna Oz, entre Venise et Paris, rêve et réalité,
ne convainc pas grand monde, mais c'est l'occasion pour
Charlotte de tourner pour la première fois avec Gérard Lanvin,
qu'elle retrouvera deux ans plus tard à l'occasion de
Passionnément (ex-J'ai dansé avec l'amour), romance
enfiévrée signée Bruno Nuytten, et film qui tarde à sortir en
salles. Tournant peu, choisissant ses rôles avec soin, Charlotte
Gainsbourg a entretenu, toutes ces années, l'image d'une
personne hyper-sensible, effacée et complexe. Avec Love, etc.,
et aujourd'hui La bûche, elle casse cette image-là pour
composer des personnages forts, rebelles et anticonformistes.
Vivement la suite...

FILMOGRAPHIE

1983 Paroles et musique (Chouraqui)

1985 La tentation d'Isabelle (Doillon)

L'effrontée (Miller)

1986 Charlotte for ever (Gainsbourg)

1987 Kung-fu master (Varda)

Jane B. par Agnès V. (Varda)

1988 La petite voleuse (Miller)

1989 Il sole anche di notte (Le soleil même la nuit) (P. & V.
Taviani)

1990 Merci la vie (Blier)

Aux yeux du monde (Rochant)

1991 Amoureuse (Doillon)

1992 The Cement Garden (id.) (Birkin)

1993 Grosse fatigue (Blanc)

1994 Jane Eyre (id.) (Zeffirelli)

1995 Anna Oz (id.) (Rochant)

1996 Love, etc. (Vernoux)

1998 Passionnément (Nuytten)

1999 La bûche (Thompson)

The Intruder (Bailey)


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