Bernard Giraudeau

Bernard Giraudeau est né à La Rochelle, le 18 juin 1947.
Enfant et adolescent instable, il cherche sa voie, exerce tous les
métiers (marin dès l'âge de 15 ans, ouvrier), fait le tour du
monde sur le Jeanne d'Arc, puis aborde le spectacle par
l'intermédiaire de la Maison de la culture de La Rochelle où il
est machiniste, après avoir œuvré, entre autres, chez Simca et
dans une agence de publicité. On ne tarde pas à lui confier de
petits rôles et il est remarqué dans "Le baladin du Monde
Occidental" de Synge. Il s'inscrit par ailleurs à un cours de
danse classique. En 1970, Bernard Giraudeau joue à Grenoble
"Tard dans la nuit", puis monte à Paris l'année suivante. Il
débute au théâtre dans la pièce de boulevard "Pauvre France",
apparaît dans quelques dramatiques à la télévision comme "Les
Mohicans de Paris", en 1974, ou "Blanc, bleu, rouge", en 1979,
et obtiendra finalement son premier rôle au cinéma en 1972
dans Deux hommes dans la ville, grâce à José Giovanni qui le
remarque au théâtre et le fait auditionner avec Delon et Gabin.
Il enchaînera d'ailleurs avec un étrange western-spaghetti
intitulé La poursuite impitoyable, de Sergio Sollima, et
retrouvera régulièrement Giovanni (trois films en commun).
Au théâtre, il joue "La camisole" (1972), "La reine de Cécarée"
(1973), "Pourquoi la robe d'Anna ne veut pas redescendre"
(1974), "Sur le fil" et "Le Prince de Hambourg" (1975). Entre-
temps, Bernard Giraudeau entre au Conservatoire dont il
ressort avec un premier prix de comédie classique et moderne.
Mais ce n'est qu'en 1978, grâce au succès de Et la
tendresse ?... Bordel !, de Patrick Schulmann et à celui de la
comédie musicale "Attention fragile", qu'il monte à la même
époque avec Anny Duperey (devenue sa femme), que le grand
public le découvre. D'autant que son rôle dans Le toubib, de
Pierre Granier-Deferre, au côté de Delon, lui vaut le César du
Meilleur second rôle masculin en 1979. Très vite, Bernard
Giraudeau est catalogué dans les rôles de jeune homme
sympathique – avec un apothéose dans le drôlissime Viens
chez moi, j'habite chez une copine, où il n'arrive plus à se
décoller d'un Michel Blanc très envahissant – une étiquette
dont il cherchera peu à peu à se débarrasser en abordant un
registre romantique plus ample, dans la droite lignée de Gérard
Philipe, avec d'abord le rôle du jeune officier Passion d'amour
d'Ettore Scola, puis celui d'un ambassadeur entraîné dans la
folie dans Hécate, de Daniel Schmid.
Avec Rue barbare de Gilles Béhat, il change son fusil
d'épaule et brise définitivement son image de jeune séducteur
en s'ancrant dans un registre plus violent, plus urbain. La même
année, en 1983, il revient au théâtre, avec Claude Rich pour
partenaire dans "K2" de Patrick Meyers, mis en scène par
George Wilson. L'année des méduses, triangle amoureux
sulfureux sur fond de plage et de soleil, et surtout Les
spécialistes, de Patrice Leconte, film d'action viril et buriné
qu'il tourne en osmose parfaite avec Gérard Lanvin (le flic et le
voyou reliés par une paire de menottes dans une course-
poursuite haletante), confirment son succès auprès du grand
public : plus d'un million d'entrées à Paris pour le second.
Menant de pair une carrière cinéma et théâtrale, il passe à la
réalisation au tournant des années 90, d'abord avec un téléfilm,
("La face de l'ogre" en 1987), puis, au cinéma, avec L'autre,
un drame dont l'action se déroule dans les décombres après un
tremblement de terre. Plus ambitieux sera Les caprices d'un
fleuve, épopée historique sur fond de Sénégal colonialisé. Au
cinéma, il continue à tourner, de manière plus sporadique, sans
retrouver tout le succès d'antan mis à part avec Ridicule, où il
est un impitoyable abbé de Villecourt : le séducteur aux yeux
bleus a pris de la bouteille mais le charme opère encore dans la
comédie boulevardière Le double de ma moitié. Délaissant
une fois de plus le cinéma commercial, Bernard Giraudeau,
bientôt 53 ans (eh oui), tente aujourd'hui l'expérience du huis
clos intimiste, dans un rôle d'homosexuel (une première pour
lui ?) avec Gouttes d'eau sur pierres brûlantes de François
Ozon.


FILMOGRAPHIE

1973 Deux hommes dans la ville (Giovanni)

Revolver (La poursuite implacable) (Sollima)

1975 Le gitan (Giovanni)

Jamais plus toujours (Bellon)

1976 Le juge Fayard dit "le Shérif" (Boisset)

Bilitis (Hamilton)

Moi, fleur bleue (Le Hung)

1979 Le toubib (Granier-Deferre)

Et la tendresse ?... Bordel ! (Schulmann)

1980 Viens chez moi, j'habite chez une copine (Leconte)

1981 La boum (Pinoteau)

Passione d'amore (Passion d'amour) (Scola)

Croque la vie (Tacchella)

Le grand pardon (Arcady)

1982 Hécate (Schmid)

Meurtres à domicile (Lobet)

1983 Le ruffian (Giovanni)

papy fait de la résistance (Poiré)

1984 Rue barbare (Béhat)

L'année des méduses (Frank)

1985 Les spécialistes (Leconte)

Bras de fer (Vergez)

Les longs manteaux (Béhat)

Les loups entre eux (Giovanni)

Moi vouloir toi (Dewolf)

1987 Poussière d'ange (Dewolf)

L'homme voilé (Bagdadi)

Vent de panique (Stora)

1990 La reine blanche (Hubert)

1991 Après l'amour (Kurys)

Le coup suprême (Sentier)

1992 Drôles d'oiseaux ! (P. Kassovitz)

1993 Une nouvelle vie (Assayas)

Elles ne pensent qu'à ça (Dubreuil)

1994 Le fils préféré (Garcia)

1995 Ridicule (Leconte)

Les caprices d'un fleuve (Giraudeau)

1996 La vie silencieuse de Marianna Ucria (Faenza)

1997 Marquise (Belmont)

Marthe (Hubert)

1998 TGV (Touré)

Le double de ma moitié (Amoureux)

1999 Gouttes d'eau sur pierres brûlantes (Ozon)

Une affaire de goût (Rapp)



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