Amos Gitai
Amos Gitai est né à Haïfa, en Israël, le 11 octobre 1950. Ses
grands-parents maternels avaient participé, au début du siècle,
en Russie, à la fondation des premiers kibboutz, et son père,
Munio Weinraub Gitai, était un architecte du Bauhaus. Sa
mère, Efratia, née en Palestine ottomane, a d'abord étudié la
psychanalyse avant d'enseigner la théologie. Entre 1971 et
1975, Amos Gitai étudie l'architecture en Israël, puis à
Berkeley, aux Etats-Unis, où il complète une thèse sur
l'architecture vernaculaire. C'est également l'époque où il
commence à réaliser de nombreux courts métrages. A partir de
1977, ses films sont diffusés par la télévision israélienne, qui le
censure néanmoins deux fois en 1980, notamment pour son
documentaire "House" qui s'articulait autour de conflits entre
Arabes et Juifs à propos d'une maison à Jérusalem. En 1982,
"Journal de campagne", tourné pendant la guerre du Liban,
suscite encore une violente polémique, et contraint le
réalisateur “dérangeant” à quitter Israël pour Paris. Il y réalise
son premier long métrage en 1985, Esther, sorte de tableau
vivant dont le grand chef-opérateur Henri Alekan signe les
images. Confiné à l'art et essai quasi-underground, Gitai se
diversifie en 1987 avec "Brand New Day", un documenaire sur
la tournée au Japon du goupe Eurythmics, puis il revient à la
fiction, deux ans plus tard, avec Berlin-Jérusalem, dans lequel
deux femmes, une poétesse expressionniste berlinoise et une
militante révolutionnaire russe, confrontent la Jérusalem de
leurs rêves avec la vraie Jérusalem. Le film reçoit le Prix de la
critique au Festival de Venise, et Gitai continue par la suite
d'explorer les arcanes du judaïsme avec "Naissance d'un
Golem", en 1990, documentaire qui préfigure Golem, l'sprit
de l'exil, une fiction-collage de récits inspirés de textes
bibliques et de variations kabbalistiques sur le thème du
Golem, tournée à Paris. Le film sort en France dans une
certaine indifférence, et Amos Gitai retourne au documenaire
pendant trois ans : "Wadi, 10 ans après", retrace l'évolution des
habitants juifs et arabes de Wadi Rushmia ; "Métamorphose
d'une mélodie", spectacle monté sur scène en Sicile, est une
transposition moderne des manuscrits de la Mer Morte, et est
également enregistré en documentaire ; et "Queen Mary", en
1993, est un documentaire axé sur Joinville et son rock'n roll.
La même année, Le jardin pétrifié vaut à Gitai de retrouver
son actrice fétiche Hanna Schygulla pour une fiction nomade
en Russie, à la frontière avec la Mandchourie, mais c'est encore
une halte au milieu d'une carrière de documentariste
foisonnante, qui trouve son point d'orgue en 1994 avec "Le
journal d'Amos Gitai", docu divisé en quatre volets qui,
chacun, rendent compte, dans quatre domaines essentiels (la
vie quotidienne, la politique, les intellectuels et le militantisme
culturel), d'un état des lieux contrasté en Israël, à l'heure des
pourparlers de paix avec la Palestine.
Devarim, en 1995, entame une trilogie où le réalisateur prend
pour parti de raconter, dans chaque film, une histoire qui se
situe dans une des trois grandes villes israéliennes. Tel Aviv est
au cœur de ce premier volet, qui sera suivi, trois ans plus tard,
par Yom Yom (situé à Haïfa), et, en 1999, par Kadosh, dont
Jérusalem est le quatrième personnage d'une histoire vue à
travers les yeux de deux sœurs, l'une mariée à un rabbin, qui la
répudiera pour n'avoir pas assuré de descendance, l'autre
obligée de consentir à un mariage forcé. C'est Kadosh qui
révèle définitivement Gitai sur la scène internationale, avec une
sélection officielle au Festival de Cannes et un succès public
conséquent. Aujourd'hui reconnu, le cinéaste nomade qui a
longtemps exploré les racines du judaïsme et de son pays,
trouve avec Kippour l'occasion de réunir la fiction à une
approche documentaire de la guerre de Kippour, qui opposa
durant le mois d'octobre 1973 Israël à l'Egypte et à la Syrie.
FILMOGRAPHIE
1985 Esther
1989 Berlin Yerushalaim (Berlin Jérusalem)
1991 Golem, l'esprit de l'exil
1993 Le jardin pétrifié
1995 Zihron Devarim (Devarim)
1996 Milim (id.)
1998 Yom Yom (id.)
1999 Kadosh (id.)
2000 Kippur (Kipppour)
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