Peter Greenaway

Né en avril 1942 au Pays de Galles, Peter Greenaway peut se
targuer d'être l'un des cinéastes britanniques les plus insolites et
dérangeants. Chacun de ses films est une source inépuisable
d'interprétations, où fleurissent symboles, érotisme raffiné,
obsessions de la géométrie et de l'espace, surimpressions
savantes et esthétisme fortement influencé par ses propres
talents de peintre. Avant de passer au cinéma et encore
aujourd'hui, l'artiste expose de nombreuses toiles dans le
monde entier, participe à l'illustration d'ouvrages et s'est même
lancé dans la mise en scène d'opéras, comme "Rosa, A Horse
Drama" et "Christophe Colomb" de Darius Milhaud.
Greenaway commence à s'intéresser au 7e Art en tant que
monteur dès 1965, et passe alors onze ans à travailler pour le
compte du Bureau Central d'Informations. Il en profite pour se
lancer dans le cinéma expérimental, réalisant bon nombre de
courts (Train, son premier, date de 1966), et fait bientôt la
connaissance de Michael Nyman, qui deviendra son
compositeur attitré. C'est grâce au financement du British Film
Institute qu'il signe en 1980 The Falls son premier long, qui
invente la biographie de quatre-vingt douze personnes dont le
nom commence par Fall ! Le ton est donné et la reconnaissance
internationale arrive dès son second film, Meurtre dans un
jardin anglais, où le réalisateur affiche son goût pour la
complexité narrative et les jeux de l'esprit, le tout assaisonné
d'un humour insolite. Mais le style Greenaway ne fait pas que
des adeptes, et d'aucuns lui reprocheront l'hermétisme de ses
scénarios et l'outrance esthétique de ses délires formels. Avec
Zoo (1985), où deux siamois tombent amoureux d'une femme-
tronc, la référence à Vermeer est flagrante, Drowning by
numbers où son goût de l'arithmétique explose tous azimuts,
ou encore Prospero's books (1991), d'après Shakespeare, qui
nous bombarde d'influences de la Renaissance et de la peinture
flamande. On peut leur préférer les œuvres plus “accessibles”
que sont Le ventre de l'architecte, déchirant chant du cygne
de Brian Dennehy, ou encore la sensualité troublante de The
Pillow Book, avec Ewan McGregor. Citons encore Le
cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, l'un de ses plus
grands succès en France, et à l'inverse, The Baby of Mâcon,
une histoire moyenâgeuse où un enfant, dans la misère
ambiante, montrait des signes suspects d'une trop bonne santé.
Un film extrême (Julia Ormond se fait violer par trois cents
hommes d'affilée) qui en découragé plus d'un. Avec Huit
femmes et demie, il signe son dixième long métrage, revenant
à un cinéma provocant et intransigeant, mais qui a été plutôt
mal accueilli à Cannes.

FILMOGRAPHIE

1980 The Falls

1982 The Draughtman's Contract (Meurtres dans un jardin
anglais)

1985 A Zed and Two Noughts (Zoo)

1987 The Belly of an Architect (Le ventre de l'architecte)

1988 Drowning by Numbers (id.)

1989 The Cook, The Thief, His Wife and Her Lover (Le
cuisinier, le voleur, sa femme et son amant)

1990 Prospero's Books (id.)

1993 The Baby of Mâcon (id.)

1995 The Pillow Book (id.)

1999 8 1/2 Women (Huit femmes et demie)


Retour à la page principale (acceuil)
Retour à la page cinéma
Retour à l'index de la base de données


génération automatique en Perl de novembre 2003 par albedo/FP/71