Benoît Jacquot

Né à Paris en février 1947, Benoît Jacquot débute dans
l'audiovisuel en réalisant des documentaires pour l'INA
(notamment "Lacan", pour lequel il avait obtenu l'assentiment
de l'éminence grise de la psychanalyse de le filmer au cours de
ses conférences) mais surtout en officiant, de 1965 à 1974, en
tant qu'assistant réalisateur, notamment pour Marguerite Duras
ou Jacques Rivette. Férocement intellectuel, Jacquot réalise
avec ses deux premiers films, L'assassin musicien (d'après
Dostoïevski) et Les enfants du placerd des œuvres austères et
exigeantes, mais non point inaccessibles, et qui séduisent
immédiatement un cénacle de cinéphiles. En 1981, un budget
conséquent lui permet de s'atteler à l'adaptation du roman de
Henry James, "Les ailes de la colombe", pour lequel il travaille
pour la première fois avec Isabelle Huppert, touchant ainsi une
plus large audience. Les années 80 resteront néanmoins
relativement confidentielles pour le réalisateur, qui tourne
surtout des documentaires ("Une villa aux environs de New
York" (1982), "La bête dans la jungle" (1988)), adapte des
classiques pour la télévision ("Voyage au bout de la nuit"
(1986)) ainsi que deux films qui ne trouveront pas vraiment
leur public : Corps et biens, un étrange polar d'après un roman
noir de James Gunn, et Les mendiants, d'après un roman de
Louis-René des Forêts.
En 1990, la donne change avec la sortie de La désenchantée,
premier volet d'une série de films consacrés aux errements
existentiels de jeunes filles à l'orée de l'âge adulte. Judith
Godrèche est la révélation de ce film intimiste qui enregistrera
plus de cent mille entrées à Paris. Suivra Marianne, une
évocation de l'héroïne de Marivaux avec Virginie Ledoyen,
resté inédit sauf à la télévision, où il sera présenté dans une
version longue, en plusieurs épisodes, sous le titre "La vie de
Marianne". Benoît Jacquot retrouvera Ledoyen quelques mois
plus tard pour La fille seule, dans lequel il suit les pas,
quasiment en temps réel, d'une jeune femme de chambre dans
un grand hôtel parisien. Contre toute attente, La fille seule
ouvre au réalisateur des perspectives internationales, puisque le
film est acheté dans le monde entier. Trouvant dès lors plus
facilement les moyens de financer ses projets, Benoît Jacquot
ne s'arrête plus de tourner. Il analyse les rapports de couple
entre une femme soi-disant frigide et son mari dans Le
septième ciel, raconte les troubles d'une femme de quarante
ans (Isabelle Huppert) pour un jeune homme fréquentant les
milieux interlopes parisiens dans L'école de la chair, et
observe avec une vraie rigueur psychologique le retour à la vie
d'un politicien (Fabrice Luchini) qui sort de prison suite à un
scandale financier dans Pas de scandale. Entre-temps, Jacquot
filme le même Luchini sur scène dans un de ses one-man-
shows littéraires (Par cœur), et tourne, dans un théâtre, une
version de "La fausse suivante" de Marivaux. Travail sur le
rapport entre la scène et les coulisses, sur les correspondances
entre la représentation et la réalité, ces deux films sont comme
des pauses que le réalisateur s'octroie entre deux films de
facture plus ambitieuse. Sade est aujourd'hui l'un d'entre eux,
avant une adaptation de "La Tosca" pour laquelle Benoît
Jacquot devrait s'octroyer les services de Ruggero Raimondi.


FILMOGRAPHIE

1975 L'assassin musicien

1977 Les enfants du placard

1981 Les ailes de la colombe

1986 Corps et biens

1988 Les mendiants

1990 La désenchantée

1994 Marianne

1995 La fille seule

1997 Le septième ciel

1998 L'école de la chair

Par cœur

1999 Pas de scandale

La fausse suivante

2000 Sade


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