Takeshi Kitano

Takeshi Kitano est né le 18 janvier 1948 à Tokyo. Après une enfance difficile dans les quartiers pauvres, il débute comme artiste de manzai, une forme de théâtre traditionnel extrêmement populaire au Japon, consistant en une suite de sketches satiriques interprétés en duos. Le pseudonyme de "Beat" Takeshi lui vient de son duo comique "The Two Beats". Son personnage devient très vite célèbre au Japon : un physique expressif, une diction accélérée et des répliques incisives qui piquent le spectateur au vif. Humoriste, acteur, metteur en scène, peintre, mais aussi auteur de bandes dessinées, de romans et de poèmes, Kitano lutte constamment contre le conformisme et les tabous de la société japonaise. Il devient immensément populaire en animant plusieurs émissions de télévision dans lesquelles son sens de la répartie et ses talents comiques trouvent leur meilleur support.
L'Occident le découvre en 1983, en sergent Hara dans le
Furyo de Nagisa Oshima. Plus récemment, il a joué dans Johnny Mnemonic, de Robert Longo, avec Keanu Reeves et Dolph Lundgren, mais c'est bien évidemment pour ses rôles dans ses propres films (il est le personnage principal de cinq de ses sept films) qu'on le connaît le plus. A commencer par Violent cop, film de commande réalisé en 1989 et qui définit une bonne fois pour toutes les caractéristiques principales de l'acteur Kitano. Pour adopter le personnage d'Azuma, le flic de Violent cop, celui-ci adopte une image contraire à son image alors populaire, nettement moins sérieuse, avec une silhouette trappue aux épaules tombantes, une démarche à la fois nonchalante et décidée, un regard absent et les mains dans les poches. Un masque de brute monolithique, sorte de mélange entre l'inspecteur Harry et le Delon du Samouraï. Un personnage que l'on retrouvera dans Sonatine, premier film de Kitano distribué en France et Prix de la critique au Festival de Cognac, mais qui marquera surtout les esprits avec le récent Hana-Bi, Lion d'Or à Venise, dans lequel son personnage d'anti-héros solitaire et à contre-courant prenait une dimension existentielle profonde, toujours à mi-chemin entre ultra-violence et contemplation pure. Entre-temps sortira sur les écrans français Kids return, chronique nostalgique sur l'adolescence, dans laquelle Kitano n'apparaît pas mais pour lequel il s'est inspiré de ses propres souvenirs. Le réalisateur/acteur apparaît ensuite, le temps d'une séquence hommage (il y est un yakuza blagueur), dans Tokyo eyes, du français Jean-Pierre Limosin, avant à L'été de Kikujiro, présenté en sélection officielle à Cannes 99, l'histoire burlesque d'un tendre gangster qui accompagne un petit garçon pendant un voyage initiatique. Après avoir tenu un rôle de sergent hoimosexuel dans Tabou de Nagisa Oshima, Kitano s'exile aux Etats-Unis pour y tourner son premier film en langue anglaise, Aniki mon frère. Parallèlement à une activité cinématographique qui en a fait l'un des réalisateurs les plus vénérés de sa génération, Takeshi Kitano continue une " brillante" carrière à la télévision japonaise, où son émission comique totalement délirante est toujours suivie par un nombre considérable de Japonais. Alors qu'on attend toujours des nouvelles d'un dixième film, il tient le rôle d'un professeur sadique qui porte le même nom que lui ! dans le très violent Battle Royale, de Kinji Fukasaku.

FILMOGRAPHIE-->EN TANT QUE R