David Lynch

Né le 20 janvier 1946 à Missoula (Montana), David Lynch
s'est illustré juste après sa formation à l'Ecole des Beaux-
arts de Pennsylvanie, en signant deux courts métrages,
The Alphabet (1967) et The Grandmother (1969) qu'il
qualifiera lui-même de “tableaux animés”, où
l'atmosphère prime sur l'intrigue. C'est dans le même
esprit, avec un goût prononcé pour le cinéma
expérimental, qu'il réalise en 1976 son premier long,
Eraserhead : tourné dans des conditions artisanales
avec des comédiens amateurs, le film tient du cauchemar
éveillé où un homme se retrouve confronté à un fœtus
difforme. Dérangeant et profondément novateur,
Eraserhead, bien qu'ayant peiné à trouver un
distributeur, devient rapidement culte et attire l'attention
de Mel Brooks, qui cherchait à attacher un réalisateur au
projet Elephant man. En tournant cette biographie d'un
personnage défiguré qui défraya la chronique dans
l'Angleterre victorienne, David Lynch s'impose dans la
cour des grands : renouant avec l'inspiration de Tod
Browning (Freaks) et magnifiquement éclairée par
Freddie Francis, l'œuvre déclenche l'admiration de la
critique et vaut à son auteur sa première nomination à
l'Oscar (1981) du meilleur réalisateur, plus le César du
Meilleur film étranger. Hollywood ne tarde pas à lui faire
des appels du pied et le producteur Dino De Laurentiis
l'entraîne dans la mégaproduction avec Dune, adapté du
chef-d'œuvre de Frank Herbert. Les moyens déployés
sont faramineux, mais l'entreprise déjà risquée accouche
d'un film bancal, confus, surtout noyé sous l'avalanche
des effets spéciaux. Et le public ne suit pas. Retour à un
univers plus personnel et proche de ses obsessions de
l'étrange et du morbide, avec Blue velvet en 1986, avec
l'un de ses acteurs fétiches, Kyle MacLachlan. Ce thriller
sombre divise plus que jamais, les détracteurs de Lynch
lui reprochant l'extravagance et l'obscurité du scénario,
tandis que ses défenseurs voteront pour une seconde
nomination à l'Oscar. A défaut de mettre tout le monde
d'accord, Sailor et Lula décroche néanmoins la Palme
d'or à Cannes en 1990, road-movie déjanté balançant
entre horreur et burlesque. Un coktail détonnant qu'il
maniera brillamment en lançant la série télé "Twin
Peaks", soutenue par un public restreint mais actif de
fans délirants. Les trois autres séries, "American
Chronicles" (1990), "On the Air" (1992) et "Hotel Room"
(1993) resteront davantage dans l'ombre, tout comme
Twin Peaks (le film) qui déconcerte jusqu'aux accrocs de
la série. Un flop immérité, où la puissance visuelle de
Lynch atteint pourtant son apogée. Toutes les qualités et
défauts du cinéaste se retrouvent dans Lost Highway
(1997), où le brio de l'atmosphère cohabite avec la
confusion d'un récit à tiroirs. Plus vénéré en Europe
qu'en son pays, David Lynch pourrait bien faire
l'unanimité avec Une histoire vraie, quoique revenu
bredouille du dernier Festival de Cannes : un virage à
180° dans son œuvre, où la mise en scène est empreinte
d'une sérenité inédite.

FILMOGRAPHIE

1976 Eraserhead (Labyrinth man ou id.)

1980 The Elephant Man (Elephant man)

1984 Dune (id.)

1986 Blue Velvet (id.)

1990 Wild at Heart (Sailor et Lula)

1992 Twin Peaks, Fire Walks With Me (Twin Peaks)

1996 Lost Highway (id.)

1999 The Straight Story (Une histoire vraie)


Retour à la page principale (acceuil)
Retour à la page cinéma
Retour à l'index de la base de données


génération automatique en Perl de novembre 2003 par albedo/FP/71