COFDM et DVB-T.
Les tentatives de télévision haute définition que furent MUSE ou HD-MAC
montrèrent que le public était plus sensible à la quantité de programme
disponible qu'à la qualité de l'image elle-même.
Partie I - Présentation du numérique terrestre.
Partie II - Synoptique d'un récepteur. Partie III - Etude d'un émetteur DVB-T. Partie IV - En savoir plus - Glossaire - Bibliographie.
Partie I - Présentation du numérique terrestre. A - Historique - introduction.
L'apparition du numérique sur le câble puis le satellite fut à l'origine de la
naissance d'une nouvelle norme de transmission audiovisuelle, permettant une
flexibilité entre le nombre de chaînes et la qualité. Suite du document , une naissance difficile : Historique et déboires de la TNT.
B - Numérisation et compression des signaux.
La norme MPEG définit un ensemble d'étapes de codage qui permettent de transformer
un signal vidéo en train binaire.
Format 4.2.0 : 1 luminance Y et deux chrominances U,V.
Numérisation du signal vidéo.
Figure 1 : format 4.2.2 et 4.2.0.
Table 0 : Taille des images selon le format.
C - Signal numérique de base (PES) et train binaire MPEG (TS-MPEG).
PES, Timestamp et notion d'horodatage.
Figure 2 : Génération d'un transport stream MPEG..
Paquets de transport.
Figure 3 : paquet de transport train MPEG-2.
Chaque paquet de 188 octets est composé d'un en-tête de longueur fixe de 4 octets et d'un
éventuel champ d'adaptation, la charge (les PES) est donc au maximum de 184 octets. Chaque paquet
commence par un octet de synchronisation 0x47 qui permet donc au récepteur de se synchroniser
sur le flux binaire. Un bit spécifique de l'en-tête, nommé PUSI (Payload Unit Start
Indicator) indique si le paquet correspond à un point d'entrée dans le flux élémentaire
(ce drapeau indique le début d'un PES) Les PES de taille variable sont décomposés en multiple de 184 octets afin d'être insérer dans le train binaire MPEG-2. Il devient donc nécessaire d'adapter la taille de la charge de certains paquets, pour cela, le champ d'adaptation permet d'inclure des octets de bourrage afin de réduire la taille de la charge (cas du dernier paquet du PES qui ne serait pas un multiple de 184 octets). Deux bit d'en-tête permettent de savoir si la charge contient du bourrage ou de la donnée utile. L'information Adaptation Field Control (AFC) est scindé en deux bits, le premier précise si il y a présence d'un champ d'adaptation dans le paquet ; le second précise si le paquet est de la donnée utile ou non. Ce champ d'adaptation contient une autre donnée essentielle : l'horloge de référence d'un programme (PCR) ; elle permet l'association d'un signal vidéo à un ou plusieurs signaux audio.
D - Les tables SI/PSI - Repérage dans le transport stream.
Le train MPEG-2 est constitué d'une suite de paquets de 188 octets identifiés par leur PID ; la
norme IEC 13818-1 a défini trois tables qui permettent de trouver les différents services dans
le flux.
Table 1 : Valeur du PID et fonction associée.
Figure 4 : Tables PSI/SI.
Etapes à effectuer pour rechercher un programme dans un multiplex TS-MPEG.
E - Codage de canal - CCE (FEC) et dispersion d'énergie. Le codage de source abordé jusque là consistait à mettre en forme le signal avant diffusion. Cette diffusion utilise un canal qui apporte généralement des dégradations au message d'origine. Hors il a fallu compresser les données afin de rendre le transport compatible avec la taille du canal souvent restreinte ; la compression supprime une grande partie de la redondance naturelle du signal : il ne reste donc plus qu'une information sensibles aux perturbations (bruit...). Il est donc nécessaire d'utiliser une partie de la bande passante pour émettre des informations redondantes qui permettront de corriger d'éventuelles erreurs. Pour cela, un codage FEC (Forward Error correction) est utilisé.
Figure 5 : Chaîne de codage de canal.
L'inversion de bloc permet au décodeur de bien se synchroniser (je vois pas trop pourquoi) ; l'octet
de synchronisation 0x47 du train binaire MPEG-2 (occurrence de 188 octets) est inversé tous les huit
paquets et devient 0xB8. g(x) = 1 + x^14 + x^15 Tous les huit paquets, l'embrouilleur est initialisé avec la séquence 100 1010 1000 0000 ; les octets de synchronisation ne sont pas embrouillés (sinon comment ferions nous!). La période de la séquence pseudo-aléatoire est de 1 503 octets.
Figure 6 : Représentaion électronique de l'embrouilleur. La partie supérieure représente la séquence pseudo-aléatoire, c'est quinze bascules en séries dont les sorties 14 et 15 sont injectées dans une porte logique ou exclusif, le résultat est ensuite envoyé sur l'entrée de la fonction. La porte logique ET permet de valider ou non la fonction de dispersion d'énergie (Enable). Cette séquence aléatoire est ensuite additionnée exclusivement (ou exclusif) avec le train binaire. La fonction d'embrouillage et de désembrouillage est la même dans ce cas.
Dans un cas général le codage de Reed-Solomonest caractérisé par RS(n,k,2t) avec :
p(x) = x^8 + x^4 +x^3 + x^2 +1
F - Modulation COFDM - Approche technique. Le codage source et le codage canal effectués, le train binaire est prêt à moduler une porteuse. Pour la TNT, la largeur du canal de transmission est de 8 MHz et permet un débit de 36Mbit/s. Les informations à transmettre étant numériques, la largeur de bande nécessaire est théoriquement infinie. Pour contrer cela, et éviter les problèmes d'interférences inter symboles (ISI), on utilise un filtre en cosinus surélevé, aussi appelé filtre de Nyquist. Ce filtre à un paramètre caractéristique α qui est le facteur de roll-off. Le lien entre la bande passante occupée et le temps symbole Ts est : B = (1 + α).1/2T Le principe de la modulation OFDM consiste à répartir le train numérique de données à émettre sur un grand nombre de porteuses orthogonales, transportant chacune un faible débit. Cette méthode est très intéressante pour une transmission hertzienne qui génère une transmission de faisceaux à trajets multiples ; le fait de réduire le débit de chaque porteuse fait que la retard introduit par les trajets multiples devient inférieur au temps symbole. Pour cela, un grand nombre de porteuses de période Ts et distantes de 1/Ts sont utilisées (condition d'orthogonalité). L'intervalle de garde est une valeur qu'il est possible de paramétrer; il permet de s'affranchir de l'interférence inter symbole qui résulte, au niveau du récepteur, de la combinaison du signal direct et des différents échos. L'intervalle de garde évite la prise en compte de ce signal déformé et doit donc être d'une période supérieure au retard maximum apporté par les échos. Cependant, plus l'intervalle de garde est grand, moins on transmet de symbole, réduisant le débit et obligeant à augmenter le nombre de porteuses.
Figure 7 : Porteuses orthogonales dans un canal OFDM.
Deux types d'émission différentes sont possibles :
Le réseau multifréquences MFN (Multiple Frequency Network) s'adapte à la configuration actuelle de la planification
analogique ; ce type de réseau permet d'utiliser les canaux interdits (voir ci -dessous les canaux
tabous. L'utilisation de ces canaux permet d'atteindre un meilleur taux de couverture plus rapidement. C'est le
mode le plus facile à planifier que le CSA à choisit pour le déploiement de la TNT en France. Le signal issue du codage canal est réparti en n suite de bit ou n représente le nombre de bits par symbole selon la modulation choisie (QPSK, QAM16, QAM64...). Chacune de ces suites de bits passe dans un entrelaceur, on construit alors des symboles en prenant un bit sur chaque sortie, une porteuse de la trame OFDM leur est alors assignée...
Les porteuses sont choisit orthogonales entre elles afin de pouvoir les séparer plus facilement à la réception.
Multiplexage par division de fréquence orthogonale ; pour la valeur centrale d'une porteuse, on observe un passage à
zéro du spectre des porteuses voisines.
Figure 8 : Différentes modulations numériques.
Les différentes modulations possibles:
Partie II - Synoptique d'un récepteur et pré-étude. Pourquoi une pré-étude me direz-vous ; tout simplement parce que l'étude complète d'un récepteur de télévision numérique sort largement du cadre de cet exposé, un tel projet ne peut être qu'industriel et demande beaucoup de temps et de moyens... Le signal de télévision terrestre analogique est essentiellement diffusé en ondes décimétriques (canal 21 à 69, soit un intervalle de fréquences allant de 470 à 854 MHz). Cet intervalle de fréquences est divisé en canaux de 8 MHz planifié dans les années 1960 afin de transmettre trois chaînes dans trois canaux différents ; pour des raisons de sélectivités des tuners, l'usage d'un canal N interdisait l'utilisation des canaux N-1 et N+1. Par ailleurs , les canaux N+4, N-4, N+9 et N-9 sont des canaux générant des interférences dues à la fréquence image. Enfin, des émetteurs voisins doivent utiliser des fréquences différentes (risque d'échos...). Toutes ces contraintes entraînent une très faibles efficacité spectrale et beaucoup de canaux interdits appelés 'tabous'. Pour ces raisons historique et techniques, la France est couverte de canaux UHF en diffusion analogique organisés par triplets. Entre chaque canal du triplet se trouve deux canaux libres qui seront affectés à la télévision numérique. Leur puissance est de 13 dB plus faible que la puissance analogique (soit une puissance 20 fois plus faible) afin de ne pas perturber ces derniers, assurant une compatibilité des deux systèmes en attendant l'arrêt complet de la télévision analogique.
Figure 9 : Spectre de diffusions analogiques et numériques. Tuner :
C'est surement la partie la plus sensible, d'elle dépend la sensisbilité du récepteur ;
si en analogique les dégradations apportées par le bruit étaient perçues progressivement,
en numérique, il en vas tout autrement. Passé un certain seuil de taux d'erreurs, l'image
se trouvera complètement dégradée avec l'apparition de macro bloc 16x16...
Figure 10 : Synoptique d'un tuner de récepteur DVB-T.
L'amplificateur faible bruit est suivi d'un atténuateur variable qui permet de conserver
un niveau FI constant dans une certaine plage de variation RF d'entrée. Généralement cet
étage d'amplification à gain variable est piloté en FI avec une information issue du circuit
de démodulation OFDM... Démodulateur COFDM :
Tous les circuits intègrent un ADC recevant la Fréquence Intermédiaire de 1er ordre
(36MHz) ou, pour certains circuits, de second ordre, ie. après une seconde transposition
transposant le signal à 4MHz ; autres fonctions : coeur DSP, démodulation I/Q, Désembrouilleur,
viterbi, RS... Une information de CAG pilotant l'atténuateur du tuner et un CAF
interne. Circuits de traitement audio-vidéo : Les données MPEG-II décompressées sont disponibles au format 422 YUV. Ce signal rentre sur un circuit de type SAA7183 qui fournit sur ses sorties des signaux pour une prise peritel par exemple.
L'audio sort du décodeur MPEG dans un train série au format I2S. Trois files permettent de
véhiculer l'information, un signal d'horloge, un signal Left/Right, un signal de donnée
dans différents format possible, avec ou sans justification...
Ce signal audio numérique est décodé dans un circuit intégrant un modulateur delta sigma et
un DAC pour chacune des voies. La programmation du composant se fait en SPI ou I2C, selon
les fabriquants. Quelques caractéristiques techiques d'un récepteur. Entrée RF...........: 470 à 860MHz. Niveau RF...........: A définir min/max à FI=cte. typ: 50dBuV Sensibilité.........: à définir (niveau RFmin), pour BER donné. Seconde FI..........: 36,125MHZ Puissance FI........: à définir. OL de transposition.: 500MHz à 1000MHz. Puissance d'OL......: 10dBm. bruit de phase......: 90dBc/Hz à 10kHz de fo. Norme vidéo.........: Pal/Secam/Ntsc. Sortie Péritel......: Audio L/R, R, V, B, Cvbs, Synchro.
Emetteur de télévision numérique terrestre.
Partie VI - Synthèse - Glossaire - Bibliographie.
CCE/HEC : Code Correcteur d'erreurs. Pour en savoir plus sur la télévision numérique : Sites des principaux protagonistes et intervenants.
Digital Video Broadcasting.
La télévision numérique, MPEG2, système européen DVB.
Dossier de l'audiovisuel : quel avenir pour la télévision numérique terrestre ?
Research and Development Report,
Techniques de l'ingénieur.
Nouvelles de l'UIT.
BBC research and development report.
Normes DVB. ETS-300-744 DVB, framing structure, channel coding and modulation for DVB-T. TR-101-291 DVB, usage of the DVB test and measurement signalling channel (PID 0x001D). Normes relatives à la planification de la télévision analogique de terre. Recommandation UIT-R BT.417-4 Recommandation UIT-R BT.655-6 Valeurs minimales de champs pour assurer une bonne protection contre les interférences. Normes relatives à la planification de la télévision numérique de terre. Recommandation UIT-R BT.798-1 Radiodiffusion télévisuelle numérique de terre, notions de base sur la plannification. Recommandation UIT-R BT.1125 Mise en oeuvre et réseau à fréquence unique, conditions de réception. Recommandation UIT-R BT.1299 Principe relatifs au codage bande de base, modulation et codage canal. Recommandation UIT-R BT.1368-4 Paramètres de planification et rapports de protection.
Florent PORTELATINE juillet 2002 Paris V1.0
Révision janvier 2005.
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